Back to top
mix_treatment.png

Les bandes fleuries plantées renforcent-elles l’abondance des pollinisateurs sauvages ?

Sciences participatives

Si vous suivez ce blog depuis un moment, vous avez sans doute compris que les plantes sauvages sont vitales aux pollinisateurs, aux oiseaux et à la faune ! Le trèfle est devenu l’emblème de ce combat utile (lire et relire là).

Un guide pratique des plantes attractives pour les abeilles

Lorsque Christophe Pinard, chargé de mission biodiversité et agroforesterie du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation, m’a transmis la liste des plantes attractives pour les abeilles tout juste publiée (là), je n’ai pu m’empêcher d’aller vérifier la présence de la plante fétiche des pollinisateurs !

Teneurs en nectar et en pollen

«Ce travail collectif présente une liste de 200 plantes indiquant leur attractivité pour les pollinisateurs» m’a expliqué Christophe. «Son intérêt est de montrer pour chaque espèce, les dates de floraison et les teneurs en nectar et en pollen. Nous l’avons surtout publiée à destination des paysagistes et des collectivités territoriales».

Abeille domestique et fleur de pommiers © jp rogez | Flickr

 

 

Un guide pour les agriculteurs aussi

Mais la liste présente également un intérêt pour les agriculteurs qui seraient soucieux de conserver des bandes fleuries sauvages aux abords de leurs cultures ou d’en créer par voie de plantation pour augmenter les services de la pollinisation.

A vouloir trop, on a moins

Par exemple, en arboriculture. Une nouvelle étude belge (ici) vient par exemple de montrer que la culture très intensive de cerisiers diminue la production de cerises par manque de pollinisateurs sauvages ! « L’utilisation d’insecticides, fongicides, herbicides et de fertilisants minéraux y sont importants et il y a peu de végétation herbacée et de haies » notent les auteurs dans la description de ces exploitations.

Loriot © Pascal GAUTHIER | Flickr

Des bandes fleuries près de pommiers

En revanche, une autre étude réalisée (ici) dans huit vergers de pommiers au Royaume-Uni montre que des bandes fleuries plantées dans quatre d’entre eux augmentent de moitié le nombre de pollinisateurs sauvages en comparaison des quatre autres « classiques » où aucune plante à fleurs n’a été semée.

Vergers de pommiers avec ou sans bandes fleuries © Allistair Campbell

Des fleurs sauvages

Je précise ici que les plantes constituant les bandes fleuries sont en majorité des espèces sauvages indigènes (lotier corniculé, scabieuse, carotte sauvage, trèfles… un peu de phacélie, originaire du Mexique, quand même).

Andrena sp. © Ruddy Cors | Flickr

Des pommes grâce aux andrènes !

Cependant, la chercheuse Alistair Campbell et ses collègues ne montrent pas d’effets directs des bandes fleuries sur le nombre de pommes produites. Pourtant, ils montrent qu’il y a plus de pommes lorsque les petites abeilles solitaires appelées andrènes ainsi que la richesse en espèces de pollinisateurs augmentent.

Des mélanges de semences compliqués

Comme l’évoque ce document québécois (ici), les bandes fleuries posent de nombreuses questions d’ordre pratique. Pas facile de trouver un mélange de semences adéquates : combien de graines à mélanger pour chaque espèce, par exemple ?  

© Diegojack / Jacques | Flickr

Le pissenlit : le soleil printanier

Au moins, avec le sauvage on laisse faire ! Alistair et ses collègues montrent ainsi le rôle actif du pissenlit poussant dans les allées des vergers sur l’abondance des insectes pollinisant les fleurs des pommiers. Et cela bien avant la floraison des espèces plantées !

L’Observatoire Agricole de la Biodiversité : pour que la campagne s’enrichisse

Je termine par le cadeau de Rose-Line Preudhomme, coordinatrice de l’Observatoire Agricole de la Biodiversité : le bilan de participation 2016 (là). La tendance ? Papillons, invertébrés, lombrics et abeilles solitaires augmentent lorsque l’on favorise la diversité des habitats autour des cultures !

Merci aux 387 exploitations participantes et à tous les relais locaux !

________________________________________________________________________________

Lisa Garnier, le lundi 12 juin 2017

Contact : lisa.garnier@mnhn.fr

Vous aimerez aussi

Fond de carte