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Utiliser les sciences participatives dans le domaine de la santé mentale

Sciences participatives

Ce printemps, plusieurs personnes souffrant de troubles psychiques ont suivi une initiation au suivi photographique des insectes pollinisateurs (Spipoll) réalisée par la jeune ingénieur de l'environnement, Zoé Clément.

Des personnes volontaires

Ces personnes font encore toutes parties de trois groupements d'entraide mutuelle (GEM) structures qui ont pour vocation à lutter contre l'isolement et à organiser des activités permettant le développement personnel et la création de liens. L'un, Alliance, est basé dans le 16e arrondissement de Paris, et les deux autres en banlieue nord : La porte bonheur à Clichy et l'Entre-temps à Saint-Denis.  

L'objectif

L'idée était d'évaluer si un observatoire de sciences participatives tel que le Spipoll pouvait être utilisé de manière pérenne par un public éloigné des sciences et si ces personnes présentant des troubles psychiques en tiraient un bénéfice personnel. J'ai donc demandé à Zoé comment elle s'y était prise et quelles ont été ses conclusions principales.

Participants à une sortie Spipoll © Zoé Clément | MNHN

A début

« J'ai d'abord réalisé des ateliers pédagogiques sur les insectes » m'a expliqué Zoé. « Personne n'était vraiment intéressé. Ils me disaient qu'ils ne connaissaient pas les insectes, qu'ils ne savaient pas les dessiner... »

Les sorties Spipoll

« Puis, j'ai organisé des sorties photographiques. A Clichy, nous nous sommes rendus quatre fois dans différents parcs et espaces verts et à Saint-Denis, c'était dans les jardins ouvriers où le GEM a un accès direct. La plupart des participants n'avait jamais eu un appareil photographique en main. Il y avait entre cinq à dix personnes à chaque séance. Certains étaient, il faut l'avouer, totalement désintéressés. La moyenne d'âge était située entre trente et quarante ans.Pour ce qui est de la saisie des données, nous l'avons effectué ensemble en salle. »

La découverte du vert

« Plusieurs personnes ont compris qu'elles pouvaient se rendre au jardin toutes seules. C'est comme si elles redécouvraient un monde. Il y avait de l'enthousiasme.»

Prise de contacts

« Pour certains, la nature a été un moyen de tisser des liens. Deux martiniquais se sont retrouvés à parler de papillons qu'ils voyaient quand ils étaient petits. Les participants se sont aussi entre-aidés à la reconnaissance des insectes. »

Diptère © Zoé Clément | MNHN

En salle

"La mise en ligne des photos, souvent considérée comme longue ou rébarbative a été une source d'émerveillement pour certains participants peu familiers avec la technologie." 

Un investissement trop fort pour les sciences participatives

« En revanche, il est clair que le Spipoll reste pour eux un observatoire très difficile d'accès. Notamment en termes de temps - 20 minutes devant une plante, c'était trop long- de vocabulaire, d'accès aux appareils photographiques et aux ordinateurs. Ma présence était aussi toujours nécessaire, ce qui suggère que l'investissement humain est très important pour initier l’implication de ce nouveau public à un observatoire de sciences participatives. »

Prise de confiance en soi

« En revanche, certains se sont sentis valorisés et ont pris confiance en eux, en se rendant seul par les transports en commun jusque dans les parcs et en apprenant à utiliser un appareil photographique. »

Une ouverture au monde par la nature, c'est tout de même un bon point ! Sciences participatives ou pas.

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Lisa Garnier, le lundi 24 octobre 2016

Contact : lgarnier@mnhn.fr

AGENDA

 

--> L'agro-écologie au concret : quelles nouvelles des territoires ? Les 5èmes Rencontres Agriculture et Environnement auront lieu les 24 et 25 novembre 2016. Renseignements ici.  

--> Les Afterworks de l’écologie scientifique et technique à Paris : prochain rendez-vous le vendredi 9 décembre 2016 avec Forêt et naturalité, en présence de Jean-Claude Génot, écologue du Parc naturel des Vosges du Nord. Renseignements ici.

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